Le consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ), déjà célèbre pour avoir révélé les Panama Papers, s’attaque cette fois aux cryptomonnaies. Et le constat est glaçant : derrière la promesse de liberté financière se cache un vrai système parallèle pour blanchir de l’argent sale à l’échelle mondiale.
Crypto et criminalité : un cocktail explosif
Grâce à une enquête massive menée par plus de 100 journalistes dans 35 pays, l’ICIJ a pu retracer des flux financiers criminels passant par les principales plateformes d’échange comme Binance, OKX, Coinbase, Kraken, Bybit et Kucoin.
Les fonds suivis par l’ICIJ sont liés à des activités criminelles très diverses :
- Des hackers nord-coréens
- Des gangs chinois et russes spécialisés dans la traite d’êtres humains
- Des cartels de la drogue, comme le Sinaloa au Mexique, avec des substances ultra-dangereuses comme le fentanyl
- Des opérations visibles de “crypto-cash storefronts” en Ukraine ou à Dubaï
Autrement dit, la blockchain et les cryptos permettent aujourd’hui de créer un système financier parallèle, rapide, global et presque invisible pour les régulateurs et la police.
Un analyste interrogé par l’ICIJ résume bien la situation :
« Avant, un cartel devait déplacer de l’argent physique en voiture. Aujourd’hui, il peut utiliser des stablecoins liés au dollar pour transférer des millions en quelques secondes, partout dans le monde. »
Les grandes plateformes sous le microscope
L’ICIJ soulève une question cruciale : quelle part de responsabilité pour les plateformes d’échange dans cette criminalité ? Pourquoi les régulateurs ont-ils autant de mal à suivre un système qui mise sur la rapidité et l’opacité ?
Pour traquer ces flux, plusieurs entreprises d’analytique blockchain surveillent les transactions suspectes et les portefeuilles à risque. L’ICIJ a également fait appel à des experts indépendants pour compléter son analyse.
Du côté des plateformes, certaines comme OKX déclarent prendre ces problématiques très au sérieux :
« Chez OKX, nous collaborons étroitement avec les forces de l’ordre et utilisons un programme complet combinant experts en conformité, monitoring IA, analyses on-chain, et partenariats avec des sociétés comme Chainalysis. Tout cela pour identifier, restreindre ou signaler toute activité suspecte. »
En résumé : Les cryptos ne sont pas seulement un moyen d’investissement ou un outil tech innovant. Pour certains acteurs, elles sont devenues un nouveau paradis pour l’argent sale, capable de contourner la loi et les régulateurs, et ce à l’échelle mondiale.
Le rapport complet de l’ICIJ, surnommé « Coin Laundry », est un appel à la vigilance pour tous ceux qui pensent que crypto = liberté. Dans le monde réel, cette liberté peut coûter très cher… si elle est exploitée par les mauvaises mains.